Chevalier de Malte,
d'Aigrefeuille est procureur général à la Cour des
Comptes, Aides et Finances de Montpellier. Son père est un homme des Lumières :
chimiste, un peu philosophe, encyclopédiste et gastronome. D'Aigrefeuille figure parmi
les membres fondateurs de la Société des Amis de la Constitution à Montpellier.
Il fait partie avec Villevieille de l'entourage
proche de l'Archichancelier. Fin gastronome, il devient officier de bouche de
Cambacérès.
Espion à la solde de Fouché, Cambacérès le chasse en 1814 à la découverte de sa
forfaiture, ce qui lui vaut cette épigramme :
"D'Aigrefeuille de
monseigneur
Ne pouvant plus piquer l'assiette,
Pour en témoigner sa douleur,
A mis un crêpe à sa fourchette."
Antraigues Louis Emmanuel Henri Alexandre
de Launay comte d'
(Montpellier 25/12/1753 -
Barnes 22/07/1812)
De noblesse douteuse,
il entre dans les gardes du corps sur recommandation de son oncle le comte de Saint-Priest
(Intendant du Languedoc, puis ministre de l'Intérieur de Louis XVI). Il fréquente
Rousseau et Voltaire puis voyage en Europe et au Moyen-Orient. De retour à Paris, il
rencontre Mirabeau et fréquente une chanteuse d'opéra (la Saint-Huberty). Elu député
de la noblesse aux Etats Généraux malgré son Mémoire sur les états généraux
(pamphlet contre la noblesse héréditaire et le pouvoir royal), il se fache avec tous les
camps et émigre.
Entré au service de l'Espagne, il plagnifie l'invasion du sud de la France puis est
nommé diplomate à Venise. Il passe au service de la Russie, mais reste en poste à
Venise. Agent des Bourbons, il met en place en France un réseau d'informateurs (dont Le Maître). Arrêté à Trieste, il est libéré par
Bonaparte. Nommé conseiller d'Etat par Alexandre Ier, il est envoyé à Londres. Il passe
à l'Angleterre, et vend les accords secrets de Tilsit. Il meurt assassiné avec sa femme,
dans des conditions troublantes.
Armoiries des Cambacérès
D'or au chevron de
gueules accompagné de trois roses de même, 2 en chef et 1 en pointe.
Armoiries des Cambacérès de Parme
D'or au sénestrochère au naturel, paré de gueules, rebrasé d'hermines,
mouvant de senestre, tenant les tables de la loi de sable ; le tout accompagné de trois
losanges de même ; au chef d'azur semé d'abeilles d'or.
De nombreux historiens ont vainement cherché une quelconque symbolique dans les armoiries
de Cambacérès. Ce sont tout simplement les armoiries d'une de ses aïeules
Marie Barbe
qui épouse Jacques Cambacérès en octobre 1668. Seul ajout : le chef d'azur semé
d'abeilles d'or, attribut des princes grands dignitaires.
Boutet de Monvel Noël Barthelémy
( ??/??/1770 - ??/??/???)
Fils de l'acteur
dramatique Boutet de Monvel et frère de Mlle Mars, Noël trouve un emploi de secrétaire
au Ministère de la Justice, où il rencontre Cambacérès en 1799. Il reste attaché à
la personne de Cambacérès et devient, avec Lavollée,
Secrétaire des commandements de Monseigneur le Prince Archichancelier de l'Empire.
Monvel est plus particulièrement chargé des affaires administratives et politiques. Il
fait partie des promenades du Palais-Royal, toujours habillé d'un habit noir.
Cambacérès
Jean-Antoine de
(Montpellier 20/04/1715 -
Bedarrides 23/09/1801)
Père de Jean-Jacques Régis et conseiller à la Cour des Comptes, Aides et
Finances de Montpellier, Jean-Antoine devient maire de Montpellier le 5 mars 1753 sur
recommandation de son oncle Duvidal de Montferrier, syndic général de la province du
Languedoc. Il combat les abus et taille dans les dépenses communales. Son intransigeance
et son mauvais caractère lui créent de nombreuses inimitiés et il est destitué en
1756, mais sa gestion rigoureuse fait qu'il est rappelé par Louis XVI peu de temps
après.
Lors de son deuxième mandat, il découvre que l'Intendant du Languedoc, le comte de
Saint-Priest (voir d'Antraigues) détourne l'eau
potable de la ville pour irriguer son domaine. Fidèle à lui-même, il attaque
Saint-Priest, mais celui-ci obtient son renvoi définitif en 1778. Après sa disgrâce, il
use de sa prérogative de conseiller à la Cour des Comptes pour contrôler de façon
systématique les comptes de l'Intendant du Languedoc et du nouveau maire de Montpellier.
A la mort de sa femme, il délaisse ses enfants et
consacre tout son temps libre à Jeanne Dittry, sa
maîtresse. Il se remarie avec elle le 18 avril 1787 afin de régulariser la situation des
deux enfants nés de cette union. Il vit d'une petite pension, jusqu'à ce que
Jean-Jacques Régis lui obtienne un poste de juge de paix à Bedarrides en 1796.
Cambacérès Etienne-François abbé de
(Montpellier ??/??/1721 - ???
06/11/1802)
Oncle de Jean-Jacques
Régis, l'abbé Etienne-François est aussi son précepteur. Prêtre connu pour ses
talents de prédicateur et son franc-parler, il dénonce devant Louis XV les
dérèglements dont la cour elle-même donnait l'exemple. Plus tard, il prononce devant
l'Académie française un panégyrique de Saint-Louis qui arracha des applaudissements à
un auditoire peu habitué à troubler le calme des lieux. Outre ce panégyrique, l'abbé
de Cambacérès laisse trois volumes de sermons.
Confesseur du duc d'Orléans (le futur Philippe Egalité), il reste à son service de
nombreuses années et introduit Cambacérès dans le cercle des intimes de la famille
d'Orléans.
Cambacérès Etienne-Hubert comte de
(Montpellier 10/09/1756 - Rouen
25/10/1818)
Frère cadet de
Jean-Jacques Régis, il entre au séminaire à Avignon et devient prêtre en 1780.
Chanoine à Montpellier et vicaire à Alès en 1789, il ne prête pas serment à la
Constitution civile du clergé, car il n'occupe plus de poste ecclésiastique en 1790. Il
passe sans encombre la Révolution grâce à son frère.
Nommé archevêque de Rouen le 11 avril 1802, il devient cardinal le 17/01/1803. Il
accueille le pape à son arrivée en France pour la cérémonie du sacre. Élu Sénateur
en 1805 par le département de l'Hérault, il s'oppose au Préfet de la Seine-Inférieure
au sujet de l'affermage des pompes funèbres. A l'automne 1805, il présente sa démission
à l'Empereur qui la refuse. Fait comte de l'Empire en 1808, il soutient en gallican
convaincu le concile de 1811. Il vote la déchéance en 1814 et garde son archevêché à
la Restauration.
Cambacérès Jean-Pierre Hubert de
(Montpellier 13/11/1778 - Paris
05/09/1826)
Demi-frère de
Jean-Jacques Régis, il s'engage en 1793 au 14ème régiment de chasseurs à cheval.
Après avoir servi en Espagne, sur le Rhin et en Vendée, Jean-Pierre Hubert participe aux
batailles d'Austerlitz et d'Iéna comme colonel de chasseurs à cheval. Il épouse
Anne-Marie Joséphine Philippine Karsch le 19 février 1797, de laquelle il eut 3 enfants
: Marie Jean-Pierre Hubert (1798 - 1881), Joséphine (1800 - ????) et Etienne Armand
Napoléon (1804 - 1878). Nommé général de brigade le 10 juillet 1806, baron de l'Empire
le 1er mai 1808, son mauvais caractère nuit à son avancement. Commandant militaire de
département du Mont-Tonnerre, il participe à la campagne d'Allemagne de 1813. A la
Restauration, les Bourbons le mettent à la retraite.
Négociant
montpelliérain, Cambon est élu député de l'Hérault à la Législative, il entre au
Comité des Finances. Ses adversaires inventent l'expression "camboniser"
pour "semer la pagaille dans les finances publiques". Violemment attaqué
par Robespierre le 8 thermidor (26/07/1794), il contre-attaque et précipite la
chute de l'Incorruptible. Mêlé à l'émeute du 12 germinal de l'an III à Paris, il doit
se retirer à Montpellier. Exilé comme régicide à la Restauration, il meurt près de
Bruxelles.
Chaptal Jean-Antoine-Claude comte de Chanteloup
(Nojaret 05/101756 - Paris
10/07/1832)
Médecin de formation,
Chaptal étudie la chimie et ses applications. Fin 1793, il devient Inspecteur des Poudres
dans le Midi, puis responsable de la poudrerie de Grenelle à Paris. En 1798, il
développe ses entreprises chimiques, obtient la chaire de chimie de l'Ecole Polytechnique
et entre à l'Académie des Sciences.
Conseiller d'Etat, il est nommé ministre de l'Intérieur le 21/01/1801. Désapprouvant la
proclamation de l'Empire, il démissionne en juillet 1804 et se consacre à l'étude de la
culture de la betterave à sucre dans son domaine de Chanteloup. Sénateur en 1805, comte
de l'Empire en 1808, Chaptal devient ministre d'Etat sous les Cent-Jours.
En 1819, il publie De l'industrie française bilan industriel de la Révolution et
de l'Empire. C'est lui qui prononce l'éloge funèbre de Cambacérès au Père-Lachaise.
Comité de Législation Civile et Criminelle
Le Comité de
Législation a pour attribution le contrôle des corps administratifs et judiciaires. Il
détient l'initiative des lois et décrets à ce sujet. Il contrôle aussi la vente des
biens des émigrés.
Comité de Salut Public
Comité de Défense
Générale et de Salut Public jusqu'au 06/04/1793 puis Comité de Salut Public, il est
chargé "d'accelérer et de surveiller l'action des ministres", dont il
peut en outre suspendre les arrêtés, et doit "prendre dans les circonstances
urgentes, des mesures de défense générale extérieure et intérieure", il
détient en fait le pouvoir exécutif. Il est partagé en six sections : Affaires
Etrangères, Correspondance générale, Guerre, Intérieur, Marine et Pétitions.
Comité de Sûreté Générale
Le Comité de Sûreté
Générale créé le 02/10/1792 a comme attributions "tout ce qui est relatif aux
personnes et à la police générale et intérieure". Aux mains des montagnards
sous la Terreur, il assume la police et la répression. Il s'occupe tout naturellement des
grandes affaires de cette époque troublée : le procès des Girondins et des "fédéralistes"
ou le scandale de la Compagnie des Indes. Passé aux mains des Thermidoriens, il participe
à l'épuration en chassant les robespierristes.
Cour des Comptes, Aides et Finances
La Cour des Comptes,
Aides et Finances est une cour souveraine, elle est chargée de toutes les causes
concernant les impôts royaux, ainsi que de la vérification des comptes des deniers
publics. Elle juge en première instance les crimes concernant les impôts, et sert de
cour d'appel aux juridictions inférieures. Elle contrôle et enregistre tous les comptes
et les mouvements de fonds des administrations, qui doivent être déposés devant la
Cour.
Ouverte aux idées des Lumières et favorable à la convocation des Etats généraux, la
Cour des Comptes, Aides et Finances de Montpellier se heurte fréquemment aux Etats du
Languedoc, qui incarnent l'ordre établi. La Cour des Comptes, Aides et Finances obtient
en février 1789 la suppression du Parlement des Etats du Languedoc par un édit royal.
La famille Cambacérès y fait carrière depuis le XVIème siècle : greffier, procureur
puis conseiller.
Arriviste et
séducteur, Decazes réussit sa carrière grâce aux femmes. Grâce à la reine Hortense,
il devient conseiller de cabinet du roi Louis de Hollande, il pousse celui-ci à résister
aux ordres de l'Empereur et essaye de négocier l'annexion de la Hollande. Conseiller à
la cour impériale de Paris en 1810, pour asseoir sa situation il tente de séduire
Pauline Bonaparte et Madame Mère dont il devient le Secrétaire des commandements.
A la Restauration, il est nommé Préfet de Police par Talleyrand le 7 juillet 1815. Il
évince Blacas, favori de Louis XVIII et se fait nommer ministre de la Police le 24
septembre 1815. Frère franc-maçon,
il tente du bout des lèvres de soustraire Cambacèrés à la loi d'exil. Véritable chef
du gouvernement depuis la chute de Richelieu qu'il a provoquée, les ultras obtiennent sa
démission après l'assassinat du duc de Berry.
Dittry Jeanne
(Montpellier ??/??/???? -
Avignon 02/08/1818)
Fille de Georges Dittry
et de Catherine de Bannes, Jeanne Dittry devient la maîtresse de Jean-Antoine de Cambacérès. Deux enfants naissent de
cette union : Marie-Magdeleine en 1777 et Jean-Pierre
Hubert en 1778. Elle épouse Jean-Antoine en
1787. Devenue veuve en 1801, elle obtient de son beau-fils une rente et le paiement des
dettes du ménage. Soupçonnée d'être un agent royaliste, elle entreprend un voyage à
Paris en 1804 pour soutirer de l'argent à Jean-Jacques Régis, mais celui-ci demande à
l'Empereur d'intervenir : Jeanne Dittry est assignée à résidence et ne doit plus se
trouver à moins de 60 km de Cambacérès.
Fiévée Joseph
(Paris 10/04/1767 - Paris
09/05/1839)
Journaliste et
imprimeur sous la Révolution, son journal La Chronique de Paris lui vaut d'être
emprisonné sous la Terreur. Membre du réseau royaliste de l'abbé de Montesquiou, il
doit se cacher sous le Directoire. Il rédige dans la clandestinité un roman à l'eau de
rose La dot de Suzette, qui rencontre un succès littéraire important. Arrêté
sur ordre de Fouché et libéré sur intervention de Roederer, il devient agent secret de
Bonaparte. Il collabore au Journal des débats entre 1805 et 1807. Nommé
conseiller d'Etat en 1810, il devient préfet de la Nièvre en 1813.
Rallié à Louis XVIII pendant la première Restauration, il est révoqué pendant les
Cent-Jours. Devenu un des penseurs du parti ultra, il évolue vers le libéralisme après
1818. Défendant la liberté de la presse, il est condamné à 3 mois de prison.
Homosexuel affiché : "Quand on a un vice, il faut savoir le porter",
Fiévée vit ouvertement avec son ami Théodore Leclerq, qui l'accompagne en toute
occasion. Les deux hommes sont reçus ensemble dans les salons de la Restauration.
G
- H - I
Grimod de la Reynière Alexandre-Balthazar-Laurent
(Paris 20/11/1758 -
Villiers-sur-Orge 25/12/1837)
Fils de fermier général, Grimod de la Reynière est un homme de lettres
talentueux voulant "faire de l'art culinaire une branche de la littérature".
En 1780, il fonde la Société des mercredis, une association de bons vivants. Son
goût de la satyre et son verbe caustique lui valent une lettre de cachet en 1786.
En 1803, il publie l'Almanach des gourmands, un mensuel le Journal des
gourmands. Il propose de dédier l'Almanach des gourmands à Cambacérès, mais
celui-ci refuse à cause de sa position de deuxième personnage de l'Etat, c'est pourquoi
ce livre est dédié à d'Aigrefeuille, premier
officier de bouche et ami de Cambacérès. En 1808, il publie le Manuel des amphytrions.
De 1803 à 1812, il réside place de la Concorde, où il fonde le Jury dégustateur qui se
réunit tous les mardis à 19h sous la présidence de Cambacérès, puis se retire dans
son château de Villiers-sur-Orge.
J
- K - L
Kourakine Alexandre prince
(??/??/1752 - ??/??/1818)
Homme d'Etat et ambassadeur russe. Compagnon d'études et ami de Paul Ier,
Kourakine devient vice-chancelier de Russie à l'avènement de celui-ci en 1796, mais
donne sa démission après l'assassinat du tsar en 1802. L'attachement de Kourakine à la
mémoire de Paul Ier lui vaut l'estime de Napoléon, et le tsar Alexandre le
choisit en 1807 pour négocier la paix de Tilsit. Nommé ambassadeur à Paris en 1808, il
offre à Cambacérès une tabatière
qui semble démontrer des liens maçonniques entre les deux hommes.
Kourakine est gravement blessé lors l'incendie du 1er juillet 1810 (réception
donnée à l'ambassade d'Autriche pour le mariage de Napoléon et de Marie-Louise). Au
moment de la campagne de Russie, Alexandre qui se méfie de son ambassadeur jugé trop
francophile le laisse sans instruction et Kourakine ne peut quitter la France qu'au
dernier moment grâce à un sauf-conduit délivré par Cambacérès.
Lavollée Jean-Olivier
( ??/??/1776 - ??/??/????)
Lavollée trouve un
emploi de secrétaire au Ministère de la Justice, où il rencontre Cambacérès en 1799.
Il suit l'ascension de Cambacérès et devient, avec Monvel,
Secrétaire des commandements de Monseigneur le Prince Archichancelier de l'Empire.
Il est plus particulièrement chargé des affaires maçonniques et privées (relatives à
la fortune de Cambacérès). Fait chevalier de l'Empire, il épouse la nièce de
Jean-Jacques Régis, Rose Duvidal de Montferrier, veuve Basterrèche, qui est une des
femmes les plus riches de Paris. A la Restauration, il accompagne Cambacérès en exil à
Bruxelles, en laissant femme et enfants à Paris.
Avocat, puis précepteur du fils du garde des Sceaux Maupéou, Lebrun est élu
député du tiers-état aux Etats généraux. Président du département de la
Seine-et-Oise, il démissionne après la prise des Tuileries. Arrêté sous la Terreur et
libéré seulement sous Thermidor, il est élu député de la Seine-et-Oise au Conseil des
Anciens et participe à la commission chargée de rédiger la nouvelle commision après le
18 Brumaire.
Royaliste modéré, il est choisi comme troisième consul. Sous le Consulat, Lebrun s'est
occupé avec Gaudin de la réorganisation financière de la France et devient
architrésorier à la proclamation de l'Empire. Il désapprouve la suppression du Tribunat
en 1807 et cesse toute activité politique. Fait duc de Plaisance en 1808, il ne vote pas
la déchéance en 1814. Pair de France sous Louis XVIII, il accepte le poste de
Grand-maître de l'Université pendant les Cent-Jours, ce qui lui vaut quelques problèmes
au retour des Bourbons.
Le Maître Pierre Jacques
( ??/??/1742 - Exécution
10/11/1795)
Avocat rouennais,
secrétaire du conseil des finances, Le Maître se rallie aux idées
contre-révolutionnaires. Agent du comte d'Antraigues,
il édite un bulletin Le Ventriloque, dont la devise est "ventre affamé
n'a point d'oreille" et dans lequel il prone la Restauration. Ses principaux
complices sont l'abbé Brottier, Sourdat ou Despommelles. Après l'échec de
l'insurrection royaliste du 13 vendémiaire (écrasée devant l'église Saint-Roch par le
général Bonaparte), il est arrêté le 12 octobre 1795 au Palais-Royal.
Lors de la fouille de son domicile rue Ste-Croix de la Bretonnerie, on trouve une fausse
correspondance compromettante entre le comte et Cambacérès : elle décrit la
préparation d'un coup d'état royaliste et d'un coup de force contre la Convention. Bien
que Cambacérès ait démontré sans peine son innocence, cette affaire lui coûte son
élection au Directoire Exécutif.
M
- N - O
Merlin (dit de Douai) Philippe Antoine
(Arleux 30/10/1754 - Paris
25/12/1838)
Avocat douaisien,
Merlin est élu aux Etats Généraux par le tiers-état. Président du Tribunal Criminel
du Nord, il est élu député de ce département à la Convention et entre au Comité de Législation. En septembre 1793, c'est sur sa
proposition qu'est adoptée la première loi sur les suspects, d'où son surnom de "Merlin-Suspect".
Après Thermidor, il entre au Comité de Salut Public
et fait voter le code des délits et des peines (ancêtre du Code pénal). Membre du
Conseil des Anciens, il est nommé Ministre de la Justice puis directeur sous le
Directoire.
Grâce à l'appui de Cambacérès, il est nommé procureur général de la Cour
de cassation, conseiller d'Etat, chevalier puis comte de l'Empire. Exilé
comme régicide à la Restauration, il s'installe à Bruxelles et revient
en France à la chute de Charles X.
P
- Q - R - S
Pavée Philippe Charles François marquis de
Villevieille
( ??/??/1738 - ??/??/1825)
Camarade de régiment
de Vauvenargues, Villevieille est aussi un ami de Voltaire. Membre de la Cour des Comptes, Aides et Finances de Montpellier, il
y rencontre tout naturellement Cambacérès et se lie avec lui. Homme des Lumières,
Villevieille salue la convocation des Etats généraux et participe à la création de la Société
des Amis de la Constitution à Montpellier. Il fait partie avec d'Aigrefeuille de l'entourage proche de Cambacérès.
Ruiné par la Révolution, Villevieille vit chez Cambacérès, qui lui obtient un poste de
bibliothécaire à la bibliothèque Sainte-Geneviève à Paris.
Ramel (dit de Nogaret) Dominique Vincent
(Montolieu 03/11/1769 -
Bruxelles 31/03/1829)
Avocat du roi au siège
présidial de Carcassonne, Ramel est élu aux Etats Généraux. Président du Tribunal de
Carcassonne, il est élu député de l'Aude à la Convention. Après Thermidor, il entre
au Comité de Salut Public. Membre du Conseil des
Cinq-Cents, Ministre des Finances sous le Directoire, il invente le cadastre et applique
la "banqueroute des deux tiers". Exilé comme régicide, il s'installe en
Belgique. Le 12 mars 1824, il prononce le panégyrique de Cambacérès devant la
cathédrale Sainte-Gudule.
Sabatier Guillaume
(Montpellier 07/09/1730 -
Châteaufort 21/08/1808)
Cousin de Cambacérès, Guillaume Sabatier est l'héritier de
la plus vieille banque du Languedoc. Cumulant la banque, le commerce colonial, l'industrie
textile, les fournitures militaires et la ferme générale du Languedoc, Sabatier est
aussi un des directeurs de la dernière Compagnie des Indes. Arrêté sous la Terreur, il doit son salut à
Cambacérès qui réussit à le faire interner à la maison de santé Belhomme. Sous le
Directoire, il participe au rachat de la Société des mines d'Anzin et permet le développement rapide des
activités d'avocat d'affaires de son cousin.
Actionnaire important de la Banque
de France, il siège au Conseil général de 1800 à 1803 puis démissionne pour
raisons de santé. Il finit ses jours dans son château d'Ors (Seine et Oise) et lègue la
moitié de son immense fortune à sa maîtresse et son fils naturel.
Sieyès Emmanuel-Joseph comte
(Fréjus 03/05/1748 - Paris
20/06/1836)
Sieyès est destiné
par ses parents à la carrière ecclésiastique, alors qu'il rêve d'embrasser la
carrière militaire. Ordonné prêtre en 1772, il devient grand vicaire de l'évêque de
Chartres. Il publie deux brochures : Essai sur les privilèges et Qu'est-ce que
le tiers état?. Sieyès est député de Paris au Etats généraux. Il ne joue un
grand rôle qu'au début de l'Assemblée Nationale, son opposition à la suppression de la
dîme ruinant sa popularité. Il vote la mort de Louis XVI et se limite à jouer un rôle
en coulisse sous la Terreur. Refusant de travailler sur la constitution de 1795 : "J'ai
étudié profondément ces matières, mais vous ne m'entendriez pas ; je n'ai rien à vous
communiquer", il est élu député de la Sarthe au Conseil des Cinq-Cents. Nommé
ambassadeur à Berlin en mai 1798, il devient directeur en 1799.
Instigateur du coup d'Etat du 18 Brumaire, son projet alambiqué de constitution est
combattu par Bonaparte qui l'évince et le cantonne au Sénat. Fait comte de l'Empire en
1808, il se rallie durant les Cent-Jours. Exilé comme régicide, il rentre à Paris en
1830.
T
- U - V
Vassal Marie-Rose de
(Montpellier ??/??/???? -
Montpellier 04/02/1769)
Fille de Mathieu
Vassal, écuyer conseiller-secrétaire du Roi, Maison et Couronne de France et de ses
Finances, contrôleur à la chancellerie de Montpellier, et de Madeleine Ugla, Marie-Rose
de Vassal épouse Jean-Antoine de Cambacérès le 19
Janvier 1740. Les Vassal sont une famille de banquiers, enrichis dans le commerce du sel
(son frère Jean de Vassal laisse à sa mort une fortune de cinq millions de livres).
Seuls Jean-Jacques Régis et Etienne-Hubert
survivent sur les onze enfants nés de cette union.