Cambacérès (1753-1824) Me contacter

CAMBACERES de A à Z


A - B - C


Aigrefeuille Fulcrand-Jean-Joseph marquis d'

( ??/??/1745 - ??/??/1818)

Chevalier de Malte, d'Aigrefeuille est procureur général à la Cour des Comptes, Aides et Finances de Montpellier. Son père est un homme des Lumières : chimiste, un peu philosophe, encyclopédiste et gastronome. D'Aigrefeuille figure parmi les membres fondateurs de la Société des Amis de la Constitution à Montpellier. Il fait partie avec Villevieille de l'entourage proche de l'Archichancelier. Fin gastronome, il devient officier de bouche de Cambacérès.
Espion à la solde de Fouché, Cambacérès le chasse en 1814 à la découverte de sa forfaiture, ce qui lui vaut cette épigramme :
"D'Aigrefeuille de monseigneur
Ne pouvant plus piquer l'assiette,
Pour en témoigner sa douleur,
A mis un crêpe à sa fourchette."

Antraigues Louis Emmanuel Henri Alexandre de Launay comte d'

(Montpellier 25/12/1753 - Barnes 22/07/1812)

De noblesse douteuse, il entre dans les gardes du corps sur recommandation de son oncle le comte de Saint-Priest (Intendant du Languedoc, puis ministre de l'Intérieur de Louis XVI). Il fréquente Rousseau et Voltaire puis voyage en Europe et au Moyen-Orient. De retour à Paris, il rencontre Mirabeau et fréquente une chanteuse d'opéra (la Saint-Huberty). Elu député de la noblesse aux Etats Généraux malgré son Mémoire sur les états généraux (pamphlet contre la noblesse héréditaire et le pouvoir royal), il se fache avec tous les camps et émigre.
Entré au service de l'Espagne, il plagnifie l'invasion du sud de la France puis est nommé diplomate à Venise. Il passe au service de la Russie, mais reste en poste à Venise. Agent des Bourbons, il met en place en France un réseau d'informateurs (dont Le Maître). Arrêté à Trieste, il est libéré par Bonaparte. Nommé conseiller d'Etat par Alexandre Ier, il est envoyé à Londres. Il passe à l'Angleterre, et vend les accords secrets de Tilsit. Il meurt assassiné avec sa femme, dans des conditions troublantes.

Armoiries des Cambacérès

 Blason des Cambacérès (Ancien Régime)

D'or au chevron de gueules accompagné de trois roses de même, 2 en chef et 1 en pointe.

Armoiries des Cambacérès de Parme

Blason des Cambacérès (Empire)

D'or au sénestrochère au naturel, paré de gueules, rebrasé d'hermines, mouvant de senestre, tenant les tables de la loi de sable ; le tout accompagné de trois losanges de même ; au chef d'azur semé d'abeilles d'or.
De nombreux historiens ont vainement cherché une quelconque symbolique dans les armoiries de Cambacérès. Ce sont tout simplement les armoiries d'une de ses aïeules Marie Barbe qui épouse Jacques Cambacérès en octobre 1668. Seul ajout : le chef d'azur semé d'abeilles d'or, attribut des princes grands dignitaires.

Boutet de Monvel Noël Barthelémy

( ??/??/1770 - ??/??/???)

Fils de l'acteur dramatique Boutet de Monvel et frère de Mlle Mars, Noël trouve un emploi de secrétaire au Ministère de la Justice, où il rencontre Cambacérès en 1799. Il reste attaché à la personne de Cambacérès et devient, avec Lavollée, Secrétaire des commandements de Monseigneur le Prince Archichancelier de l'Empire. Monvel est plus particulièrement chargé des affaires administratives et politiques. Il fait partie des promenades du Palais-Royal, toujours habillé d'un habit noir.

Cambacérès Jean-Antoine de

(Montpellier 20/04/1715 - Bedarrides 23/09/1801)

Jean-Antoine de Cambacérès

Père de Jean-Jacques Régis et conseiller à la Cour des Comptes, Aides et Finances de Montpellier, Jean-Antoine devient maire de Montpellier le 5 mars 1753 sur recommandation de son oncle Duvidal de Montferrier, syndic général de la province du Languedoc. Il combat les abus et taille dans les dépenses communales. Son intransigeance et son mauvais caractère lui créent de nombreuses inimitiés et il est destitué en 1756, mais sa gestion rigoureuse fait qu'il est rappelé par Louis XVI peu de temps après.
Lors de son deuxième mandat, il découvre que l'Intendant du Languedoc, le comte de Saint-Priest (voir d'Antraigues) détourne l'eau potable de la ville pour irriguer son domaine. Fidèle à lui-même, il attaque Saint-Priest, mais celui-ci obtient son renvoi définitif en 1778. Après sa disgrâce, il use de sa prérogative de conseiller à la Cour des Comptes pour contrôler de façon systématique les comptes de l'Intendant du Languedoc et du nouveau maire de Montpellier.
A la mort de sa femme, il délaisse ses enfants et consacre tout son temps libre à Jeanne Dittry, sa maîtresse. Il se remarie avec elle le 18 avril 1787 afin de régulariser la situation des deux enfants nés de cette union. Il vit d'une petite pension, jusqu'à ce que Jean-Jacques Régis lui obtienne un poste de juge de paix à Bedarrides en 1796.

Cambacérès Etienne-François abbé de

(Montpellier ??/??/1721 - ??? 06/11/1802)

Oncle de Jean-Jacques Régis, l'abbé Etienne-François est aussi son précepteur. Prêtre connu pour ses talents de prédicateur et son franc-parler, il dénonce devant Louis XV les dérèglements dont la cour elle-même donnait l'exemple. Plus tard, il prononce devant l'Académie française un panégyrique de Saint-Louis qui arracha des applaudissements à un auditoire peu habitué à troubler le calme des lieux. Outre ce panégyrique, l'abbé de Cambacérès laisse trois volumes de sermons.
Confesseur du duc d'Orléans (le futur Philippe Egalité), il reste à son service de nombreuses années et introduit Cambacérès dans le cercle des intimes de la famille d'Orléans.

Cambacérès Etienne-Hubert comte de

(Montpellier 10/09/1756 - Rouen 25/10/1818)

 Etienne-Hubert de Cambacérès

Frère cadet de Jean-Jacques Régis, il entre au séminaire à Avignon et devient prêtre en 1780. Chanoine à Montpellier et vicaire à Alès en 1789, il ne prête pas serment à  la Constitution civile du clergé, car il n'occupe plus de poste ecclésiastique en 1790. Il passe sans encombre la Révolution grâce à son frère.
Nommé archevêque de Rouen le 11 avril 1802, il devient cardinal le 17/01/1803. Il accueille le pape à son arrivée en France pour la cérémonie du sacre. Élu Sénateur en 1805 par le département de l'Hérault, il s'oppose au Préfet de la Seine-Inférieure au sujet de l'affermage des pompes funèbres. A l'automne 1805, il présente sa démission à l'Empereur qui la refuse. Fait comte de l'Empire en 1808, il soutient en gallican convaincu le concile de 1811. Il vote la déchéance en 1814 et garde son archevêché à la Restauration.


Cambacérès Jean-Pierre Hubert de

(Montpellier 13/11/1778 - Paris 05/09/1826)

Demi-frère de Jean-Jacques Régis, il s'engage en 1793 au 14ème régiment de chasseurs à cheval. Après avoir servi en Espagne, sur le Rhin et en Vendée, Jean-Pierre Hubert participe aux batailles d'Austerlitz et d'Iéna comme colonel de chasseurs à cheval. Il épouse Anne-Marie Joséphine Philippine Karsch le 19 février 1797, de laquelle il eut 3 enfants : Marie Jean-Pierre Hubert (1798 - 1881), Joséphine (1800 - ????) et Etienne Armand Napoléon (1804 - 1878). Nommé général de brigade le 10 juillet 1806, baron de l'Empire le 1er mai 1808, son mauvais caractère nuit à son avancement. Commandant militaire de département du Mont-Tonnerre, il participe à la campagne d'Allemagne de 1813. A la Restauration, les Bourbons le mettent à la retraite.

Cambon Pierre Joseph

(Montpellier 10/06/1756 - Saint-Josse-ten-Noode 15/02/1820)

Négociant montpelliérain, Cambon est élu député de l'Hérault à la Législative, il entre au Comité des Finances. Ses adversaires inventent l'expression "camboniser" pour "semer la pagaille dans les finances publiques". Violemment attaqué par Robespierre le 8 thermidor (26/07/1794), il contre-attaque et précipite la chute de l'Incorruptible. Mêlé à l'émeute du 12 germinal de l'an III à Paris, il doit se retirer à Montpellier. Exilé comme régicide à la Restauration, il meurt près de Bruxelles.

Chaptal Jean-Antoine-Claude comte de Chanteloup

(Nojaret 05/101756 - Paris 10/07/1832)

Chaptal

Médecin de formation, Chaptal étudie la chimie et ses applications. Fin 1793, il devient Inspecteur des Poudres dans le Midi, puis responsable de la poudrerie de Grenelle à Paris. En 1798, il développe ses entreprises chimiques, obtient la chaire de chimie de l'Ecole Polytechnique et entre à l'Académie des Sciences.
Conseiller d'Etat, il est nommé ministre de l'Intérieur le 21/01/1801. Désapprouvant la proclamation de l'Empire, il démissionne en juillet 1804 et se consacre à l'étude de la culture de la betterave à sucre dans son domaine de Chanteloup. Sénateur en 1805, comte de l'Empire en 1808, Chaptal devient ministre d'Etat sous les Cent-Jours.
En 1819, il publie De l'industrie française bilan industriel de la Révolution et de l'Empire. C'est lui qui prononce l'éloge funèbre de Cambacérès au Père-Lachaise.

Comité de Législation Civile et Criminelle

Le Comité de Législation a pour attribution le contrôle des corps administratifs et judiciaires. Il détient l'initiative des lois et décrets à ce sujet. Il contrôle aussi la vente des biens des émigrés.

Comité de Salut Public

Comité de Défense Générale et de Salut Public jusqu'au 06/04/1793 puis Comité de Salut Public, il est chargé "d'accelérer et de surveiller l'action des ministres", dont il peut en outre suspendre les arrêtés, et doit "prendre dans les circonstances urgentes, des mesures de défense générale extérieure et intérieure", il détient en fait le pouvoir exécutif. Il est partagé en six sections : Affaires Etrangères, Correspondance générale, Guerre, Intérieur, Marine et Pétitions.

Comité de Sûreté Générale

Le Comité de Sûreté Générale créé le 02/10/1792 a comme attributions "tout ce qui est relatif aux personnes et à la police générale et intérieure". Aux mains des montagnards sous la Terreur, il assume la police et la répression. Il s'occupe tout naturellement des grandes affaires de cette époque troublée : le procès des Girondins et des "fédéralistes" ou le scandale de la Compagnie des Indes. Passé aux mains des Thermidoriens, il participe à l'épuration en chassant les robespierristes.

Cour des Comptes, Aides et Finances

La Cour des Comptes, Aides et Finances est une cour souveraine, elle est chargée de toutes les causes concernant les impôts royaux, ainsi que de la vérification des comptes des deniers publics. Elle juge en première instance les crimes concernant les impôts, et sert de cour d'appel aux juridictions inférieures. Elle contrôle et enregistre tous les comptes et les mouvements de fonds des administrations, qui doivent être déposés devant la Cour.
Ouverte aux idées des Lumières et favorable à la convocation des Etats généraux, la Cour des Comptes, Aides et Finances de Montpellier se heurte fréquemment aux Etats du Languedoc, qui incarnent l'ordre établi. La Cour des Comptes, Aides et Finances obtient en février 1789 la suppression du Parlement des Etats du Languedoc par un édit royal.
La famille Cambacérès y fait carrière depuis le XVIème siècle : greffier, procureur puis conseiller.

D - E - F


Decazes Elie duc

(Saint-Martin-de-Laye 28/09/1780 - Decazeville 24/10/1860)

Decazes

Arriviste et séducteur, Decazes réussit sa carrière grâce aux femmes. Grâce à la reine Hortense, il devient conseiller de cabinet du roi Louis de Hollande, il pousse celui-ci à résister aux ordres de l'Empereur et essaye de négocier l'annexion de la Hollande. Conseiller à la cour impériale de Paris en 1810, pour asseoir sa situation il tente de séduire Pauline Bonaparte et Madame Mère dont il devient le Secrétaire des commandements.
A la Restauration, il est nommé Préfet de Police par Talleyrand le 7 juillet 1815. Il évince Blacas, favori de Louis XVIII et se fait nommer ministre de la Police le 24 septembre 1815. Frère franc-maçon, il tente du bout des lèvres de soustraire Cambacèrés à la loi d'exil. Véritable chef du gouvernement depuis la chute de Richelieu qu'il a provoquée, les ultras obtiennent sa démission après l'assassinat du duc de Berry.

Dittry Jeanne

(Montpellier ??/??/???? - Avignon 02/08/1818)

Fille de Georges Dittry et de Catherine de Bannes, Jeanne Dittry devient la maîtresse de Jean-Antoine de Cambacérès. Deux enfants naissent de cette union : Marie-Magdeleine en 1777 et Jean-Pierre Hubert en 1778. Elle épouse Jean-Antoine en 1787. Devenue veuve en 1801, elle obtient de son beau-fils une rente et le paiement des dettes du ménage. Soupçonnée d'être un agent royaliste, elle entreprend un voyage à Paris en 1804 pour soutirer de l'argent à Jean-Jacques Régis, mais celui-ci demande à l'Empereur d'intervenir : Jeanne Dittry est assignée à résidence et ne doit plus se trouver à moins de 60 km de Cambacérès.

Fiévée Joseph

(Paris 10/04/1767 - Paris 09/05/1839)

Decazes

Journaliste et imprimeur sous la Révolution, son journal La Chronique de Paris lui vaut d'être emprisonné sous la Terreur. Membre du réseau royaliste de l'abbé de Montesquiou, il doit se cacher sous le Directoire. Il rédige dans la clandestinité un roman à l'eau de rose La dot de Suzette, qui rencontre un succès littéraire important. Arrêté sur ordre de Fouché et libéré sur intervention de Roederer, il devient agent secret de Bonaparte. Il collabore au Journal des débats entre 1805 et 1807. Nommé conseiller d'Etat en 1810, il devient préfet de la Nièvre en 1813.
Rallié à Louis XVIII pendant la première Restauration, il est révoqué pendant les Cent-Jours. Devenu un des penseurs du parti ultra, il évolue vers le libéralisme après 1818. Défendant la liberté de la presse, il est condamné à 3 mois de prison. Homosexuel affiché : "Quand on a un vice, il faut savoir le porter", Fiévée vit ouvertement avec son ami Théodore Leclerq, qui l'accompagne en toute occasion. Les deux hommes sont reçus ensemble dans les salons de la Restauration.

G - H - I


Grimod de la Reynière Alexandre-Balthazar-Laurent

(Paris 20/11/1758 - Villiers-sur-Orge 25/12/1837)

Grimod de la Reynière

Fils de fermier général, Grimod de la Reynière est un homme de lettres talentueux voulant "faire de l'art culinaire une branche de la littérature". En 1780, il fonde la Société des mercredis, une association de bons vivants. Son goût de la satyre et son verbe caustique lui valent une lettre de cachet en 1786.
En 1803, il publie l'Almanach des gourmands, un mensuel le Journal des gourmands. Il propose de dédier l'Almanach des gourmands à Cambacérès, mais celui-ci refuse à cause de sa position de deuxième personnage de l'Etat, c'est pourquoi ce livre est dédié à d'Aigrefeuille, premier officier de bouche et ami de Cambacérès. En 1808, il publie le Manuel des amphytrions. De 1803 à 1812, il réside place de la Concorde, où il fonde le Jury dégustateur qui se réunit tous les mardis à 19h sous la présidence de Cambacérès, puis se retire dans son château de Villiers-sur-Orge.

J - K - L


Kourakine Alexandre prince

(??/??/1752 - ??/??/1818)

Alexandre Kourakine

Homme d'Etat et ambassadeur russe. Compagnon d'études et ami de Paul Ier, Kourakine devient vice-chancelier de Russie à l'avènement de celui-ci en 1796, mais donne sa démission après l'assassinat du tsar en 1802. L'attachement de Kourakine à la mémoire de Paul Ier lui vaut l'estime de Napoléon, et le tsar Alexandre le choisit en 1807 pour négocier la paix de Tilsit. Nommé ambassadeur à Paris en 1808, il offre à Cambacérès une tabatière qui semble démontrer des liens maçonniques entre les deux hommes.
Kourakine est gravement blessé lors l'incendie du 1er juillet 1810 (réception donnée à l'ambassade d'Autriche pour le mariage de Napoléon et de Marie-Louise). Au moment de la campagne de Russie, Alexandre qui se méfie de son ambassadeur jugé trop francophile le laisse sans instruction et Kourakine ne peut quitter la France qu'au dernier moment grâce à un sauf-conduit délivré par Cambacérès.

Lavollée Jean-Olivier

( ??/??/1776 - ??/??/????)

Lavollée trouve un emploi de secrétaire au Ministère de la Justice, où il rencontre Cambacérès en 1799. Il suit l'ascension de Cambacérès et devient, avec Monvel, Secrétaire des commandements de Monseigneur le Prince Archichancelier de l'Empire. Il est plus particulièrement chargé des affaires maçonniques et privées (relatives à la fortune de Cambacérès). Fait chevalier de l'Empire, il épouse la nièce de Jean-Jacques Régis, Rose Duvidal de Montferrier, veuve Basterrèche, qui est une des femmes les plus riches de Paris. A la Restauration, il accompagne Cambacérès en exil à Bruxelles, en laissant femme et enfants à Paris.

Lebrun Charles François duc de Plaisance

(St-Sauveur-Lendelin 19/03/1739 - Saint-Mesme 16/06/1824)

Charles Lebrun

Avocat, puis précepteur du fils du garde des Sceaux Maupéou, Lebrun est élu député du tiers-état aux Etats généraux. Président du département de la Seine-et-Oise, il démissionne après la prise des Tuileries. Arrêté sous la Terreur et libéré seulement sous Thermidor, il est élu député de la Seine-et-Oise au Conseil des Anciens et participe à la commission chargée de rédiger la nouvelle commision après le 18 Brumaire.
Royaliste modéré, il est choisi comme troisième consul. Sous le Consulat, Lebrun s'est occupé avec Gaudin de la réorganisation financière de la France et devient architrésorier à la proclamation de l'Empire. Il désapprouve la suppression du Tribunat en 1807 et cesse toute activité politique. Fait duc de Plaisance en 1808, il ne vote pas la déchéance en 1814. Pair de France sous Louis XVIII, il accepte le poste de Grand-maître de l'Université pendant les Cent-Jours, ce qui lui vaut quelques problèmes au retour des Bourbons.


Le Maître Pierre Jacques

( ??/??/1742 - Exécution 10/11/1795)

Avocat rouennais, secrétaire du conseil des finances, Le Maître se rallie aux idées contre-révolutionnaires. Agent du comte d'Antraigues, il édite un bulletin Le Ventriloque, dont la devise est "ventre affamé n'a point d'oreille" et dans lequel il prone la Restauration. Ses principaux complices sont l'abbé Brottier, Sourdat ou Despommelles. Après l'échec de l'insurrection royaliste du 13 vendémiaire (écrasée devant l'église Saint-Roch par le général Bonaparte), il est arrêté le 12 octobre 1795 au Palais-Royal.
Lors de la fouille de son domicile rue Ste-Croix de la Bretonnerie, on trouve une fausse correspondance compromettante entre le comte et Cambacérès : elle décrit la préparation d'un coup d'état royaliste et d'un coup de force contre la Convention. Bien que Cambacérès ait démontré sans peine son innocence, cette affaire lui coûte son élection au Directoire Exécutif.

M - N - O


Merlin (dit de Douai) Philippe Antoine

(Arleux 30/10/1754 - Paris 25/12/1838)

Merlin de Douai

Avocat douaisien, Merlin est élu aux Etats Généraux par le tiers-état. Président du Tribunal Criminel du Nord, il est élu député de ce département à la Convention et entre au Comité de Législation. En septembre 1793, c'est sur sa proposition qu'est adoptée la première loi sur les suspects, d'où son surnom de "Merlin-Suspect". Après Thermidor, il entre au Comité de Salut Public et fait voter le code des délits et des peines (ancêtre du Code pénal). Membre du Conseil des Anciens, il est nommé Ministre de la Justice puis directeur sous le Directoire.
Grâce à l'appui de Cambacérès, il est nommé procureur général de la Cour de cassation, conseiller d'Etat, chevalier puis comte de l'Empire. Exilé comme régicide à la Restauration, il s'installe à Bruxelles et revient en France à la chute de Charles X.

P - Q - R - S


Pavée Philippe Charles François marquis de Villevieille

( ??/??/1738 - ??/??/1825)

Camarade de régiment de Vauvenargues, Villevieille est aussi un ami de Voltaire. Membre de la Cour des Comptes, Aides et Finances de Montpellier, il y rencontre tout naturellement Cambacérès et se lie avec lui. Homme des Lumières, Villevieille salue la convocation des Etats généraux et participe à la création de la Société des Amis de la Constitution à Montpellier. Il fait partie avec d'Aigrefeuille de l'entourage proche de Cambacérès. Ruiné par la Révolution, Villevieille vit chez Cambacérès, qui lui obtient un poste de bibliothécaire à la bibliothèque Sainte-Geneviève à Paris.

Ramel (dit de Nogaret) Dominique Vincent

(Montolieu 03/11/1769 - Bruxelles 31/03/1829)

Avocat du roi au siège présidial de Carcassonne, Ramel est élu aux Etats Généraux. Président du Tribunal de Carcassonne, il est élu député de l'Aude à la Convention. Après Thermidor, il entre au Comité de Salut Public. Membre du Conseil des Cinq-Cents, Ministre des Finances sous le Directoire, il invente le cadastre et applique la "banqueroute des deux tiers". Exilé comme régicide, il s'installe en Belgique. Le 12 mars 1824, il prononce le panégyrique de Cambacérès devant la cathédrale Sainte-Gudule.

Sabatier Guillaume

(Montpellier 07/09/1730 - Châteaufort 21/08/1808)

Sabatier (Musée de l'Espeyran, Archives de France)

Cousin de Cambacérès, Guillaume Sabatier est l'héritier de la plus vieille banque du Languedoc. Cumulant la banque, le commerce colonial, l'industrie textile, les fournitures militaires et la ferme générale du Languedoc, Sabatier est aussi un des directeurs de la dernière Compagnie des Indes. Arrêté sous la Terreur, il doit son salut à Cambacérès qui réussit à le faire interner à la maison de santé Belhomme. Sous le Directoire, il participe au rachat de la Société des mines d'Anzin et permet le développement rapide des activités d'avocat d'affaires de son cousin.
Actionnaire important de la Banque de France, il siège au Conseil général de 1800 à 1803 puis démissionne pour raisons de santé. Il finit ses jours dans son château d'Ors (Seine et Oise) et lègue la moitié de son immense fortune à sa maîtresse et son fils naturel.

Sieyès Emmanuel-Joseph comte

(Fréjus 03/05/1748 - Paris 20/06/1836)

Sieyès

Sieyès est destiné par ses parents à la carrière ecclésiastique, alors qu'il rêve d'embrasser la carrière militaire. Ordonné prêtre en 1772, il devient grand vicaire de l'évêque de Chartres. Il publie deux brochures : Essai sur les privilèges et Qu'est-ce que le tiers état?. Sieyès est député de Paris au Etats généraux. Il ne joue un grand rôle qu'au début de l'Assemblée Nationale, son opposition à la suppression de la dîme ruinant sa popularité. Il vote la mort de Louis XVI et se limite à jouer un rôle en coulisse sous la Terreur. Refusant de travailler sur la constitution de 1795 : "J'ai étudié profondément ces matières, mais vous ne m'entendriez pas ; je n'ai rien à vous communiquer", il est élu député de la Sarthe au Conseil des Cinq-Cents. Nommé ambassadeur à Berlin en mai 1798, il devient directeur en 1799.
Instigateur du coup d'Etat du 18 Brumaire, son projet alambiqué de constitution est combattu par Bonaparte qui l'évince et le cantonne au Sénat. Fait comte de l'Empire en 1808, il se rallie durant les Cent-Jours. Exilé comme régicide, il rentre à Paris en 1830.

T - U - V


Vassal Marie-Rose de

(Montpellier ??/??/???? - Montpellier 04/02/1769)

Fille de Mathieu Vassal, écuyer conseiller-secrétaire du Roi, Maison et Couronne de France et de ses Finances, contrôleur à la chancellerie de Montpellier, et de Madeleine Ugla, Marie-Rose de Vassal épouse Jean-Antoine de Cambacérès le 19 Janvier 1740. Les Vassal sont une famille de banquiers, enrichis dans le commerce du sel (son frère Jean de Vassal laisse à sa mort une fortune de cinq millions de livres). Seuls Jean-Jacques Régis et Etienne-Hubert survivent sur les onze enfants nés de cette union.

W - X - Y - Z


19/08/06 - Emmanuel Prunaux