Après
ses études, Cambacérès renoue les relations familiales distendues par son père. Il
fréquente les salons de la noblesse de robe montpelliéraine et prend l'habitude de
passer ses soirées au théâtre. Son nom figure en seconde position sur la liste des
places gratuites concédées à la municipalité par l'entrepreneur des spectacles.
Arrivé à Paris, Cambacérès garde ses
habitudes et fréquente assidument les théâtres. Si le conventionnel semble être un
spectateur plutôt anonyme, après Brumaire, la présence du deuxième personnage de
l'Etat est plus remarquée.
Quelques jours après Marengo, Cambacérès assiste le 01/07/1800 au théâtre des
Troubadours à un vaudeville "La nouvelle inattendue ou la Reprise de
l'Italie". Le 28/05/1801 sa présence est remarquée à l'Opéra où il assiste
accompagné du comte de Livourne à "Iphigénie".
Le philosophe allemand Arthur Schopenhauer note dans son "Journal de voyage" que
Cambacérès assiste le mercredi 14/12/1803 au théâtre Feydeau à 2 opéras-bouffes "Ma
tante Aurore" de Longchamps et "Le Médecin turc" de Gouffé
et Villiers.
Spectateur
régulier, Cambacérès fréquente presque tous les soirs les grands théâtres parisiens
(Opéra, Théâtre-Français, Feydeau, Variétés...). C'est donc tout naturellement que
les réceptions hebdomadaires se terminent au théâtre :
- le mardi, Cambacérès convie ses invités à l'Opéra, où il dispose d'une loge : le
24/01/1804, Schopenhauer remarque la présence de Cambacérès à la représentation de "Anacréon
chez Polycrate" de Grétry. Selon certains témoignages, il s'endort
régulièrement au son de la musique.
- le samedi, la promenade du Palais-Royal le mène au théâtre des Variétés où il
semble être plus assidu qu'à l'Opéra.
Obéissant à l'Empereur, Cambacérès doit s'afficher avec une maîtresse
: il choisit une actrice à la mode Henriette Guizot qui se produit au théâtre des
Variétés, où elle chante des couplets grivois déguisée en jeune homme (voir La
petite loge ou l'Archifou ci-dessus). Cambacérès assiste aux
représentations dans sa baignoire d'avant-scène, où l'actrice le rejoint à la fin du
spectacle.
A la Restauration, il semble que
Cambacérès ne fréquente plus les théâtres, sans doute cherche-t-il à ne pas attirer
l'attention du nouveau pouvoir?
LES DEPENSES DE THEATRE
Sous le Consulat et l'Empire, Cambacérès consacre des
sommes importantes à la location de loges dans divers théâtres parisiens. En moyenne,
les dépenses s'élèvent à 14.000 F / an (à titre de comparaison le salaire annuel
d'un ouvrier parisien est de 1.000 F).
An XII
An XIII
An XIV
1807
1808
1809
13.412 F
12.820 F
17.640 F
13.980 F
?
14.168 F
1810
1811
1812
1813
1814
1815
14.492 F
14.420 F
14.440 F
14.550 F
2.700 F
?
Les
dépenses de l'année 1812 se décomposent ainsi :