Cambacérès (1753-1824) Me contacter

UN AMATEUR DE THEATRE


La petite loge ou l'Archifou (1814)Après ses études, Cambacérès renoue les relations familiales distendues par son père. Il fréquente les salons de la noblesse de robe montpelliéraine et prend l'habitude de passer ses soirées au théâtre. Son nom figure en seconde position sur la liste des places gratuites concédées à la municipalité par l'entrepreneur des spectacles.

Arrivé à Paris, Cambacérès garde ses habitudes et fréquente assidument les théâtres. Si le conventionnel semble être un spectateur plutôt anonyme, après Brumaire, la présence du deuxième personnage de l'Etat est plus remarquée.
Quelques jours après Marengo, Cambacérès assiste le 01/07/1800 au théâtre des Troubadours à un vaudeville "La nouvelle inattendue ou la Reprise de l'Italie". Le 28/05/1801 sa présence est remarquée à l'Opéra où il assiste accompagné du comte de Livourne à "Iphigénie".
Le philosophe allemand Arthur Schopenhauer note dans son "Journal de voyage" que Cambacérès assiste le mercredi 14/12/1803 au théâtre Feydeau à 2 opéras-bouffes "Ma tante Aurore" de Longchamps et "Le Médecin turc" de Gouffé et Villiers.

Cambacérès à l'Opéra (1814)Spectateur régulier, Cambacérès fréquente presque tous les soirs les grands théâtres parisiens (Opéra, Théâtre-Français, Feydeau, Variétés...). C'est donc tout naturellement que les réceptions hebdomadaires se terminent au théâtre :
- le mardi, Cambacérès convie ses invités à l'Opéra, où il dispose d'une loge : le 24/01/1804, Schopenhauer remarque la présence de Cambacérès à la représentation de "Anacréon chez Polycrate" de Grétry. Selon certains témoignages, il s'endort régulièrement au son de la musique.
- le samedi, la promenade du Palais-Royal le mène au théâtre des Variétés où il semble être plus assidu qu'à l'Opéra.

Obéissant à l'Empereur, Cambacérès doit s'afficher avec une maîtresse : il choisit une actrice à la mode Henriette Guizot qui se produit au théâtre des Variétés, où elle chante des couplets grivois déguisée en jeune homme (voir La petite loge ou l'Archifou ci-dessus). Cambacérès assiste aux représentations dans sa baignoire d'avant-scène, où l'actrice le rejoint à la fin du spectacle.

A la Restauration, il semble que Cambacérès ne fréquente plus les théâtres, sans doute cherche-t-il à ne pas attirer l'attention du nouveau pouvoir?


LES DEPENSES DE THEATRE

Sous le Consulat et l'Empire, Cambacérès consacre des sommes importantes à la location de loges dans divers théâtres parisiens. En moyenne, les dépenses s'élèvent à 14.000 F / an (à titre de comparaison le salaire annuel d'un ouvrier parisien est de 1.000 F).
An XII An XIII An XIV 1807 1808 1809
13.412 F 12.820 F 17.640 F 13.980 F ? 14.168 F
1810 1811 1812 1813 1814 1815
14.492 F 14.420 F 14.440 F 14.550 F 2.700 F ?
Les dépenses de l'année 1812 se décomposent ainsi :
- Loge à l'Opéra 4.500 F
- Théâtre Français 4.400 F
- Théâtre Feydeau 4.400 F
- Théâtre des Variétés 1.000 F
- Divers concerts 140 F

27/08/06 - Emmanuel Prunaux